Après-midi des auteurs

RDV Scolaire Unique FM

Entrevue avec Ibrahima Diop, enseignant au programme des troubles sévères d’apprentissage du Consortium Centre Jules-Léger

Lundi 15 mars 2021 | Transcription de l’audio : Lise RM St-Louis

*musique « Sacré Charlemagne », cloche qui sonne*
Le rendez-vous scolaire

Sébastien Parent :  Les lundis, ça se passe avec le Consortium du Centre, du Centre  Jules-Léger.  Et, on fait pas exception ce matin.  Ibrahima Diop est avec nous, enseignant au programme des troubles sévères d’apprentissage au CCJL.  Bonjour monsieur Diop !

Ibrahima Diop :  Bonjour Sébastien !

SP : Comment ça va ce matin ?

ID :  Oui, ça va bien !  Et vous-même ?

SP :  Bien, oui !  là, là ! Écoute ! Le changement d’heure… On en parlait il y a couple de minutes.  Moi, ça… ça a eu de l’impact.  Pour vous le changement d’heure, monsieur Diop ?

ID :  Oh !  Ça n’a pas eu d’impact à mon niveau.

SP :  (petits éclats de rire)

ID :  Mais, par contre, ma fille, là, il a fallu que je… j’aille la chercher trois fois dans sa chambre,  là, pour lui dire que c’était le moment de partir.

SP :  Oui !  C’est ça !  

ID :  (éclats de rire)

SP :  Oui, c’est sûr que ça dérange.  Ça dérange les petites routines aujourd’hui !  On parle du projet ‘’Impact’’ sur les élèves.  Au sens large, ce projet-là, c’est quoi, monsieur Diop ?

ID :  Ah !  C’est un projet qui s’est déroulé la semaine dernière.  On était à la 2e édition de l’AMDA.  ‘’AMDA’’ pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, c’est :  ‘’l’après-midi des auteurs’’ qui se déroule trois fois au courant de l’année scolaire.  Et les élèves qui le désiraient ont eu la chance de partager un texte sur lequel ils ou elles ont travaillé depuis un certain temps grâce à l’accompagnement des enseignants et de l’équipe du personnel de la résidence.

SP :  Et ça portait sur, sur quoi ces textes-là ?

ID :  En fait, ces textes portaient sur un sujet qui intéressait les élèves.  En fait, c’était un sujet personnalisé.  Les élèves avaient la possibilité d’écrire sur une thématique, ou un sujet qui les intéressait.  Et les enseignants ont eu à les motiver, à les rassurer et surtout à les accompagner tout au long de ce processus là, d’écriture.

SB : Qu’est-ce que ça apporte chez les élèves de faire ce genre de texte là, non pas une fois, mais bien trois fois, pendant l’année ? 

ID :  Ah !  Beaucoup de fierté !  Beaucoup de confiance en soi !  Savez-vous que les élèves qui nous arrivent rencontrent beaucoup de difficultés…

SP :  hun hun !

ID :  au niveau de la, de la lecture, de l’écriture et des mathématiques, ça ?  Et le travail met, met l’accent surtout pour améliorer quand même, essayer de rétrécir le rendement et les compétences, là, de nos élèves.  Donc, c’est des élèves qui, pour, pour la majeure partie d’entre eux, rencontraient ces difficultés déjà au niveau de leurs écoles, quand même, quand même quoi, d’origine.  Et, une fois rendus au Centre Jules-Léger, on leur a donné des outils qui leur permettaient d’améliorer leur rendement.  Et particulièrement, au niveau de, de l’AMDA, l’accent a été mis sur la lecture et l’écriture de leurs textes.

SP :  Et c’est certain, ah… c’est, c’est des élèves qui ont, qui ont parfois des, ah… bon, des difficultés de langage, des difficultés, ah… au niveau de, de l’audition et tout ça.  Humm… Et j’imagine que ce genre d’activité là, oui, vous l’avez dit :  ça apporte une, une espèce de confiance.  Mais, ah… il y a quand même des activités également… Est-ce que, est-ce que eux, pédagogiquement, le voient comme ça, ou si c’est plus les, vous, les enseignants et les enseignantes qui ont un regard sur les élèves ?  Est-ce que eux, profondément, le, le, le  constatent ?

ID : Oui !  Les élèves, ils se sont appropriés tous, quand même, de ce concept d’AMDA.  C’est d’ailleurs une thématique qui est partagée avec les parents dès la visite du Centre Jules-Léger et par les consultants ont la chance de parler avec les parents qui décident de déposer une demande d’admission pour leurs enfants.  C’est un projet qui est très connu, qui date pas d’aujourd’hui…

SP :  Oui !

… au moment-ci où on se parle.  Et les élèves surtout, se sont appropriés de ce concept et surtout, que, ils travaillent fort là-dessus.  Ce n’est pas une étape en soi.  Ça rentre dans le processus d’apprentissage qui fait que les élèves s’approprient beaucoup plus facilement.  Et ça génère moins de stress et moins d’anxiété de leur part parce que la, la thématique de l’écriture quand même,  quoi, c’est eux qui l’a créée.  C’est eux qui, quand même, doivent s’approprier des stratégies, depuis la planification, depuis quand même quoi, le processus, quand même, de la pré-écriture, de l’écriture, de la correction, de la révision et, enfin, de la publication.  Donc, c’est un projet, ah… que les élèves se sont appropriés et ça rentre quand même dans le cadre, quand même, de leur apprentissage.  Ce n’est pas une évaluation en soi.  C’est juste pour permettre aux élèves de poser une photo à cette étape-ci, quand même quoi, de leur année scolaire. 

SP :  Puis, on espère que le troisième texte soit encore mieux que, que le premier, nécessairement.

ID :  Oh !  Bien, quand on les écoute parler, il y en a certains déjà qui disent :  ‘’Ah !  Écoutez monsieur, madame, moi là, je pense déjà à la suite de mon histoire.’’  Alors, savez-vous quoi ?  Alors, ils deviennent des, quand même quoi, ils deviennent des auteurs en herbe.

SP :  Oui !

ID :  Et il y en a certains qui ont pensé surtout quand même quoi, la suite, non seulement la suite de, de leur histoire.  Mais, grâce à, aux rétroactions que les parents, la communauté leur a apportées des quatre coins du… de la province, il y en a certains qui commencent déjà à s’ajuster par rapport à telle thématique, par rapport à tel concept.  Ce qui fait que ça génère beaucoup de plaisir et beaucoup de motivation.

SP :  Ibrahima Diop, enseignant du programme des troubles sévères d’apprentiss… d’apprentissage au Consortium du Centre Jules-Léger.  Merci de nous avoir jasé de ce beau projet là !  On va te retrouver sur Unique FM.ca, pour tous les gens qui vont vouloir ré-entendre cette entrevue-là.  Merci beaucoup monsieur Diop !  Et merci, au nom de ces élèves-là, de les faire grandir de jour en jour.

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